Un bel exemple de Taqiya

khoeiDans cet article vous aurez l’occasion de contempler à la fois un bel exemple de Taqiya dans toute sa splendeur mais également un condensé de haine exprimé par un des plus grands savants Chiites Imamites contemporains : le Grand Ayatollah Abû Al-Qassim al-Khu’ï. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Al-Khu’ï décédé il y a quelques années, était le Cheikh du Grand Ayatollah al-Sistani et de la majeure partie des Ayatollah actuels1. Sa notoriété est beaucoup plus grande que celle de l’Ayatollah al-Sistani, que le grand public a eu l’occasion de connaître de par l’actualité en Irak. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont le fameux recueil de biographies Al-Mu’jam fi Rijal Al-Hadîth wa Tafsil  Tabaqat Ar-Ruwah qui fait autorité en la matière.
C’est un document exceptionnel que vous allez découvrir en ce sens où les savants Chiites Imamites prennent toujours soin de  dissimuler leurs croyances et leurs sentiments vis à vis de la masse (c’est-à-dire les Sunnites et plus généralement toute personne qui n’est pas Chiite Imamite Duodécimain). Il s’avère que dans cet extrait tiré de son commentaire d’un ouvrage de Fiqh2 (et donc à l’attention d’un public Imamite), al-Khu’ï révèle ainsi ce qui doit être la croyance de tout Imamite de 7 à 77 ans vis à vis des non-Imamites.

Mais avant de parcourir ce passage, voyons le côté « Face » (sous couvert de Taqiya) du personnage tel que rapporté par Mohammad Tijani Samaoui dans son ouvrage « Comment j’ai été guidé », ouvrage de propagande traduit en plusieurs langues destiné à un public Sunnite.
« j’ai dit : « alors d’où parviennent ces rumeurs ? [ndlr: rumeurs qui seraient hostiles au Chiisme] Il (Al-Khu’ï) dit : »De tous les ennemis de l’islam qui veulent diviser les musulmans en factions pour qu’ils s’affrontent entre eux. Tous les musulmans sont des frères qu’ils soient chi’ites ou sunnites, car ils adorent un seul dieu, sans lui associer aucune autre divinité, ils ont le même coran, le même prophète, la même « kibla'(direction vers laquelle s’orientent tous les musulmans dans leurs prières) les chi’ites se diffèrent des sunnites par des opinions, des convictions, qui ne remettent nullement en cause l’essentiel de ce que je viens de rappeler. les sunnites eux-mêmes connaissent des divergences, l’imam malek contredit l’imam abou-hanifa, celui-ci contredit l’imam chafey, et ainsi de suite.3« 
Découvrons sans plus tarder le côté « Pile » :
حرمة الغيبة مشروطة بالايمان قوله: (ثم إن ظاهر الاخبار اختصاص حرمة الغيبة بالمؤمن). أقول: المراد من المؤمن هنا من آمن بالله وبرسوله وبالمعاد وبالائمة الاثنى عشر عليهم السلام: أولهم علي بن ابي طالب (ع)، وآخرهم القائم الحجة المنتظر عجل الله فرجه، وجعلنا من أعوانه وأنصاره ومن أنكر واحدا منهم جازت غيبته لوجوه. الوجه الاول: أنه ثبت في الروايات والادعية والزيارات جواز لعن المخالفين، ووجوب البراءة منهم، وإكثار السب عليهم، واتهامهم، والوقيعة فيهم: أي غيبتهم، لانهم من أهل البدع والريب . بل لا شبهة في كفرهم، لان إنكار الولاية والائمة حتى الواحد منهم، والاعتقاد بخلافة غيرهم، وبالعقائد الخرافية، كالجبر ونحوه يوجب الكفر والزندقة، وتدل عليه الاخبار المتواترة الظاهرة في كفر منكر الولاية، وكفر المعتقد بالعقائد المذكورة، وما يشبهها من الضلالات. ويدل عليه ايضا قوله (ع) في الزيارة الجامعة: (ومن جحدكم كافر). وقوله (ع) فيها أيضا: (ومن وحده قبل عنكم). فانه ينتج بعكس النقيض ان من لم يقبل عنكم لم يوحده، بل هو مشرك بالله العظيم. وفي بعض الاحاديث الواردة في عدم وجوب قضاء الصلاة على المستبصر (إن الحال التي كنت عليها أعظم من ترك ما تركت من الصلاة). وفي جملة من الروايات الناصب لنا أهل اليت شر من اليهود والنصارى، وأهون من الكلب، وأنه تعالى لم يخلق خلقا أنجس من الكلب، وأن الناصب لنا أهل البيت لانجس منه. ومن البديهي أن جواز غيبتهم أهون من الامور المذكورة. بل قد عرفت جواز الوقيعة في أهل البدع والضلال، والوقيعة هي الغيبة. نعم قد ثبت حكم الاسلام على بعضهم في بعض الاحكام فقط تسهيلا للامر، وحقنا للدماء.الوجه الثاني: أن المخالفين بأجمعهم متجاهرون بالفسق. لبطلان عملهم رأسا، كما في الروايات المتظافرة . بل التزموا بما هو أعظم من الفسق، كما عرفت، وسيجئ أن المتجاهر بالفسق تجوز غيبته. الوجه الثالث: أن المستفاد من الآية والروايات هو تحريم غيبة الاخ المؤمن، ومن البديهي انه لا أخوة ولا عصمة بيننا وبين المخالفين. وهذا هو المراد ايضا من مطلقات اخبار الغيبة، لا من جهة حمل المطلق على المقيد، لعدم التنافي بينهما، بل لاجل مناسبة الحكم والموضوع. على ان الظاهر من الاخبار الواردة في تفسير الغيبة هو اختصاص حرمتها بالمؤمن فقط وسيأتي، فتكون هذه الروايات مقيدة للمطلقات. فافهم. وقد حكي عن المحقق الاردبيلي تحريم غيبة المخالفين. ولكنه لم يأت بشئ تركن إليه النفس. الوجه الرابع: قيام السيرة المستمرة بين عوام الشيعة وعلمائهم على غيبة المخالفين، بل سبهم ولعنهم في جميع الاعصار والامصار، بل في الجواهر أن جواز ذلك من الضروريات
« L’interdiction de calomnier est conditionnée à la question de Al-Iman (la Foi), l’auteur dit « Il apparait de ces récits que l’interdiction de calomnier s’applique uniquement aux Mu’minun (croyants) ».Je dis (al-Khu’ï) : Ici la signification de « croyant » (Mu’min) est celui qui croit en Allah, en son Prophète, au jour de la résurrection et aux 12 Imams que la paix soit sur eux, le premier d’entre eux étant Ali ibn Abi Talib que la paix soit sur lui, et le dernier Al-Qa’im, la Preuve attendu (Al-Hujjah Al-Muntadhar), qu’Allah hâte sa réapparition et qu’il nous compte au nombre de ses partisans et secoureurs. Et celui qui renie l’un d’entre eux, il est alors permis de le calomnier et cela pour les raisons suivantes.
Premier point : Il est fermement établi dans les Traditions, les invocations pieuses (Al-Ad’iyat) et les invocations dans le cadre des visites pieuses (Az-Ziyarat) que l’on peut maudire les opposants4, que l’on doit les désavouer, multiplier les insultes à leur encontre ainsi que les accusations et incriminations, et les calomnier car ils font partis des Gens de l’Innovation et du Doute. Plus que cela, il n’y a aucun doute possible quant à leur mécréance, car celui qui renie la croyance en l’autorité des Imams [l’Imamat des 12 Imams Infaillibles] ne serait ce que l’un d’entre eux, qui croit en la validité du califat d’un autre (en dehors d’eux), qui croit en des croyances folkloriques comme la prédestination et autres légendes, est coupable de Kufr (mécréance) et de Zandaqa (hérésie). Et assurément, les récits multiples (Mutawâtir) et explicites indiquent clairement la mécréance de celui qui renie l’autorité des Imams [l’imamat également appelée Walayat] ainsi que celui qui se rends coupable des croyances sus-mentionnés et de ce qui s’y apparente en termes d’égarement. Et c’est ce qu’indique [la mécréance avérée] également le propos suivant [de l’Imam] tirée de [l’invocation de] la visite pieuse Al-Jâmi’a5 « Celui qui vous renie est un mécréant », ou également le propos [de l’Imam] suivant « Est Monothéiste celui qui vous aura accepté » qui indique inversement que celui qui ne vous aura pas accepté [qui n’aura pas accepté leur imamat] n’est pas Monothéiste, plus encore il est un polythéiste (Mushrik), associateur à Allah. Et dans certains récits relatifs à l’inobligation d’accomplir ses prières (passées) pour le clairvoyant6: « L’état dans lequel tu étais [c’est-à-dire Musulman non-Imamite] est beaucoup plus grave par rapport aux prières que tu as délaissé. »Et dans un certain nombre de récits : « Celui qui s’oppose à nous [An-Naçib Lana], nous autres Gens de la Maison, est pire qu’un juif ou un chrétien, et représente une souillure pire que le chien, et pourtant Allah le Très Haut n’a pas crée une créature plus souillante que le chien, et celui qui se dresse devant nous, nous autres Gens de la Maison, est pire souillure que le chien. Et de toute évidence, le fait de médire [la licéité] est une question de moindre importance comparée aux questions relatées ici. Et sans aucun doute, tu sais que la médisance (Al-Waqî’at) sur les innovateurs et les égarés est permise, et la médisance (Al-Waqî’at) dont il est question ici est la médisance (Al-Ghîbat). Oui, la jurisprudence islamique s’applique sur certains d’entre eux concernant certaines questions religieuses, pour nous faciliter les choses [pour faciliter la vie avec les non-Imamites] et d’éviter de faire couler le sang.
Deuxième point : Les opposants (Al-Mukhalifun) dans leur ensemble, [sont connus] publiquement et ouvertement pour leur perversité, du fait même de la caducité de leur œuvres comme cela est relaté par des récits concordants. Ils sont même entachés de ce qui est pire que de la perversité, comme tu le sais. Et nous traiterons (dans la suite de l’ouvrage) du cas du pervers qui s’affiche (ses perversions) en public et de la licéité de médire sur son compte.
Troisième point : Ce qui ressort des versets et des récits, c’est l’interdiction de médire de son frère croyant. Or, il n’y a aucune fraternité, aucun pacte entre nous et les opposants. Et c’est le sens également dans l’absolu des récits sur la médisance. Non pas sous l’angle de l’absolu (Al-Mutlaq) rapporté à ce qui le limite (Al-Muqayid) [ici il est fait référence à une règle de Usul Al-Fiqh] car il n’y a aucune contradiction entre eux, mais plutôt (sous le rapport) du jugement religieux (Hukm) en relation avec son sujet. Ce qui en apparence ressort de ces versets et récits rapportés sur l’explication de Al-Ghîbat (médisance), c’est que l’interdiction en est limitée au croyant uniquement et par la suite nous développerons tout cela. Et ces récits sont une précision de la portée (Al-Muqayid) de l’absolu (Al-Mutlaq) [dans cette question relative à celui dont il est fait objet d’interdiction de la médisance]. Comprends donc ! Et il a été rapporté de Al-Muhaqiq7 Al-Ardabili l’interdiction de médire des opposants, mais il n’a rien rapporté qui puisse convaincre.
Quatrième point : Perpétuer une tradition perpétuelle entre la masse des Chiites et leur savants, en ce qui concerne le fait de médire les opposants, et plus encore les insulter et les maudire en tout lieu et à toutes les époques. Al-Jawahir8 précise même que la licéité et l’autorisation (de ces actes) fait partie des Daruriyat9. »

  1. Il fut le maitre entre autre de l’Ayatollah Fadlallah au Liban,  l’Imam Moussa Al-Sadr au Liban,  l’Ayatollah Mohammad Baqer Al-Sadr en Irak, l’Ayatollah Ali Beheshti en Irak, l’Ayatollah Alla ed-Din Bahr Al-‘Ulum en irak, l’Ayatollah Jawad al-Tabrizi en Iran, l’Ayatollah Sayyed Mohammad Rohani en Iran, l’ancien Ministre de la Justice iranien l’Ayatollah Al-Ardabili, l’Ayatollah Wahid Al-Khorassani en Iran, etc.
  2. Misbah Al-Fuqaha Fil-Mu’âmalat d’al-Khu‘ï http://www.yasoob.com (page 323) et http://www.al-khoei.us (page 496)
  3. Mohamed Tijani Samaoui dans son ouvrage « Comment j’ai été guidé » p.39
  4. Al-Mukhalifun, pluriel d’al-Mukhalif, que l’on peut traduire par « celui qui s’oppose/pluriel : ceux qui s’opposent » par ce terme les Imamites désignent les non-Imamites en général et les sunnites en particulier.
  5. C’est le nom d’une formulation d’invocation liée à une visite pieuse,  Ziyarat
  6. Al-Mustabsir : pour les imamites, c’est celui qui en se convertissant à l’Imamisme, a trouvé la Guidée. Ici il s’agit de la question de savoir si un nouveau converti doit refaire ses prières qu’il effectuait durant son état de Musulman non-Imamite
  7. Littéralement « le vérificateur », il s’agit d’un titre honorifique attribué à un spécialiste dans le domaine de la vérification des informations.
  8. Al-Jawahir al-Kalam Fi Charh Chara’i al-Islam est un ouvrage de fiqh de référence chez les Chiites Imamites dont l’auteur est l’Ayatullah al-Najafi.
  9. Choses de base, nécessaires à connaitre de la Religion

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