بسم الله الرحمن الرحيم والصلاة والسلام على رسول الله وعلى آله وصحبه أجمعينAs-Salâmu `Alaykum wa Rahmatullahi wa Barakâtuh,
Cher frère Hassan, votre message porte sur 2 questions :
1) Sur la falsification du Coran
2) Sur l'ouvrage de propagande imamite "Les correspondances"
Nous reviendrons en détail sur la première question dans les prochains jours, en ce qui concerne la deuxième question, pour répondre à votre question : oui nous connaissons fort bien l'ouvrage de propagande intitulé "Les correspondances" (al-Mouraja'at en arabe) écrit par un savant chiite imamite contemporain Abdu-l-Houssein Charauddin al-Moussawi.
Cet ouvrage met en scène un soit disant dialogue entre un savant imamite (l'auteur de l'ouvrage) et l'ex recteur de la Faculté d'Al-Azhar.
Et le terme "Correpondances" n'est vraiment pas de mise, au vu de la teneur de l'ouvrage, il s'agit plutôt d'un Sheykh (le savant imamite, très jeune à l'époque soit disant de l'échange) qui dispense des cours à son élève (le savant sunnite et recteur de la grande mosquée d'al Azhar), et ce dernier se soumet à tous les "arguments" de son sheykh et le couvre de louanges, cela frise l'indécence.
Il vous suffit de compter les pages "des lettres" de l'un (le chiite) et de l'autre (le sunnite) pour comprendre la supercherie de ce soit disant échange.
Oui comme vous avez pu vous en douter, cet échange est un faux et usage de faux, c'est une spécialité imamite qui ne date pas d'aujourd'hui.
Il suffit de lire les réponses du savant sunnite pour se rendre compte du ridicule du dialogue : c'est un déluge de louange qui se déverse sur le jeune apprenti imamite (jeune soit disant à l'époque des échanges) et qui au bout d'une dizaine de lettres est prêt à se convertir au chiisme (comme vous avez pu le remarquez vous même avec des réponses du genre "J'hésite entre deux chemins: l'un m'incite à suivre les preuves et l'autre me pousse vers la majorité des Musulmans."...totalement irréaliste et ridicule de surcroit).
Les arguments données par le savant chiite sont emprunts de manipulations, de nombreux récits faibles et tronqués, et pourtant le savant sunnite, recteur de la plus grande université islamique ne trouve rien à y redire, au contraire il chante les louanges de son interlocuteur...alors qu'un simple petit étudiant en science démonte immédiatement les manipulations du savant imamite.
Plusieurs ouvrages existent en arabe qui réfutent cette supercherie, aussi bien dans l'authenticité de ces échanges que dans le contenu même de ces soit disant échanges.
Néanmoins, nous avons voulu vous donner le témoignage non pas d'un savant sunnite, qui pourrait apparaitre comme partial, mais d'un chercheur occidental qui a toucher un mot de cet ouvrage dans le cadre de son étude sur le rapprochement entre al-Azhar et les chiites imamites, le siècle dernier (à l'initiative des chiites imamites) :
Citer:
Si vous voulez une étude objective sur ces fameuses "correspondances" vous pouvez lire le livre de Rainer Brunner Islamic Ecumenism In The 20th Century: The Azhar And Shiism Between Rapprochement And Restraint dans lequel il consacre tout un chapitre sur ces soi-disante correspondances publiées en 1936.
Ce qu'il faut savoir également, c'est que si ces correspondances ont existé, les originaux de ces lettres n'existent plus car selon Sharafeddin elles auraient brûlé dans l'incendie de sa maison en 1920 (note d'un article de la revue Al 'Irfan publié en 1929 dans lequel il fait mention de la disparition de livres importants dans cet incendie dont ces échanges azhariens, à noter que 5 ans plus tard dans une note de son livre Al Fusul Al Muhima republié en 1934 il déclare que ces échanges azhariens seront publiés prochainement, c'est à n'y rien comprendre.... si l'on est pas averti de la propension à faire du faux chez les prêcheurs imamites).
Il dit également dans l'intro de ce livre qu'il l'a écrit entièrement en y faisant des "révisions" et "des ajouts dictés par la situation" (va savoir ce que ça veut dire dans la tête d'un prêcheur imamite chez qui le mensonge pieux est une adoration), le propre fils de sharafeddin (Ja'far Sharafeddin) a admis dans un premier temps que le livre avait subit des ajouts (Al 'Irfan 1983) pour ensuite admettre plus tard que le livre avait été entièrement écrit par son père sous la forme d'échanges qu'il a eu avec al Bishri (al Shira' 1996), et que ce dernier aurait donné son accord à Sharaffedin après avoir passé 2 heures à vérifier "le sommaire du débat".
Les originaux n'existant plus (si l'on admet qu'ils ont déja existé), un échange écrit entierement de la main du shiite, avec des ajouts de son propre cru (rien que la précision des dates peut étonner le lecteur sachant que ces 112 lettres ont soi-disant brûlées... et sachant que plus de 20 ans séparent les soi-disant échanges et leur publication, il est facile de conclure que ces dates sortent tout droit de l'imagination du Shiite Sharafeddin), un livre publié après la mort de l'un des 2 protagonistes (en l'occurence le Sheikh d'El Azhar et - accessoirement savant du hadith - Salim Al Bishri même si là encore il faut savoir que le Shiite Sharafeddin ne cite jamais le nom d'al Bishri ni dans l'intro ni dans le texte original publié en 36, il utilise seulement des termes comme "un grand savant d'el azhar"), le propre fils et secrétaire du Sheikh dément l'existence de telles correspondances (cf livre de réfutation du Dr Ali Ahmed Al Salous); tout cela concourt à mettre en doute l'authenticité d'un tel échange.
Ajouté à cela le contenu du livre dans lequel le "grand sheikh d'el azhar" ne sert que de faire-valoir au shiite qui dans ses réponses fait l'apologie du Shiisme et souvent "convainc le sunnite". Il pose uniquement des questions, fait des louanges sans fin et parfois demande à recevoir des enseignements de la part du Shiite... chose étonnante pour un savant sunnite reconnu pour être un conservateur et donc un farouche opposant à tout type de réforme ou nouveauté (il était opposé aux réformes de Muhammad Abduh par exemple). Il était donc peu probable qu'il s'engage (à l'approche de sa 80ème année d'existence) dans un échange pour le moins révolutionnaire avec un jeune clerc shiite inconnu.
Rainer Brunner dans son livre déclare aussi qu'il y a une utilisation de mots qui ne trompent pas, comme le mot "nawassib" (ennemis des Ahl ul Bayt qui sont les Sunnites) avec lequel le Sheikh montre du doigt les Sunnites ! (cf lettre 19). Pour ceux qui sont au fait des débats polémiques avec les prêcheurs imamites, ce terme est en général utilisé par les shiites pour désigner leurs opposants (sunnites, aujourd'hui le mot "wahabite" l'a remplacé), qui eux-mêmes désignent les shiites par le terme rawafidh qui a une connotation négative.
Voici par exemple la lettre 35 du Sunnite :
Par Allah, votre Maître, que vos signes/ayatek [ آياتك ] sont clairs et limpides, que vos paroles sont éloquentes et précises. Continuez, je vous prie, continuez/hay 'ala [ فحي على البقية ، حي على ]faites-moi parvenir vos textes, si nombreux et si évidents. Vous en serez récompensés. Saluts.
Remarquez comment le lexique utilisé fait référence au coran, à la prière canonique ! Le Sunnite est presque en adoration devant l'immense savoir du Shiite Sharafeddin.
Rainer Brunner fait le parallèle entre ce livre et celui d'un autre savant Shiite qui l'a précédé, le dénommé Ibn Tawus qui a écrit un livre dans lequel il débat avec des savants sunnites, Kashf Al Mahajja. Il explique que non-seulement le plan des 2 livres sont identiques, mais il dit également que la technique employée pr les 2 l'est aussi : les interlocuteurs sont toujours des anonymes, ils sont toujours battus avec leurs propres armes (Ibn Tawus s'est basé sur des sources sunnites), ils sont étonnamment rapides à reconnaitre leur défaite, et se repentent de leurs croyances précédentes.
Rainner Bruner ne va pas jusqu'à remettre en cause la véracité du voyage de Sharafeddin en Egypte ou l'existence de ces échanges avec des savants d'el Azhar - dont Al Bishri - mais il conclue en disant que c'est la représentation de la réalité historique qui peut l'être.
Pour information, voici 3 ouvrages (en arabe) qui exposent les manipulations et mensonges de cet ouvrage (et qui traitent également de la question de l'authenticité de l'échange) :
فات مع المراجعات للشيخ عثمان الخميسhttp://www.saaid.net/book/2/409.zipالحجج الدامغات لنقض كتاب المراجعات -أبو مريم الأعظميhttp://www.saaid.net/book/2/442.zipالسياط اللاذعات في كشف كذب وتدليس صاحب المراجعات لعبد الله بن عبشان الغامديhttp://www.saaid.net/book/6/993.zipEn espérant que cette premier réponse puisse vous apporter des éléments de réponse (à votre deuxième question).
Pour la première question, nous vous répondront en détail dans les jours prochains.